Commentaires de Dr Peter Dvorak, Pharm.D.,DESS.,CTH.
Les documents (liens) qui suivent, permettront au professionnel de la santé de déterminer quels timbres cutanés peuvent être coupés ou modifiés. Toutefois, avant de prendre la décision, le professionnel doit se demander dans quel contexte les timbres seront manipulés.
Dans un contexte hospitalier, la manipulation est réalisée par un personnel qualifié selon un protocole établi et en cas de réaction indésirable il est possible corriger rapidement le problème. Par conséquent, on peut suggérer de couper les timbres qui sont théoriquement sécables. Le milieu hospitalier offre un contexte où on peut tenter d’individualiser les doses pour des raisons d’efficacité, d’effets indésirables et des raisons de recherche et d’enseignement. Pour ces motifs, il est parfois nécessaire de modifier une formulation galénique.
Dans un contexte ambulatoire lorsque le patient manipule lui-même le médicament, la plus grande prudence est de mise. La patient a-t-il la dextérité et la compréhension suffisante pour ce type de manipulations? Y a-t-il un risque de contamination des instruments utilisés tels les ciseaux? Existe-t-il un risque de contact du principe actif contenu dans un morceau du timbre avec d’autres personnes autour du patient, tel le conjoint, des enfants etc. Le niveau de danger peut être très élevé, lorsqu’on utilise des timbres d’analgésiques narcotiques tels le fentanyl ou la buprénorphine et le risque de surdosage accidentel mortel est réel.
Il existe actuellement deux types de timbres transdermiques, soit le type réservoir et le type matriciel qui existe sous trois variantes. Le type réservoir est de plus en plus rare, vu les risques de surdose en cas de fuite. Ce dernier ne peut en aucun cas être coupé. Malgré la documentation disponible ci-dessous, avant de décider de la possibilité de couper un timbre, il faut vérifier de quel type il s’agit, car les fabricants peuvent changer le type de formulation au fil du temps. De plus, il ne faut jamais supposer que si la version originale est sous la forme matricielle, que le générique sera automatiquement sous la même forme et vice-versa. Il en va de même entre les différentes compagnies génériques.
Quel que soit le type de système, il est toujours possible de réduire la dose en diminuant proportionnellement la surface du timbre transdermique en contact avec la peau. Pour ce faire, le patient peut laisser une partie de la pellicule protectrice sous le timbre ou encore appliquer d’abord un pansement occlusif transparent tel que TegadermMD ou OpsiteMD sur la peau, puis apposer une partie du timbre sur ce pansement (l’autre partie du timbre étant collée directement sur la peau). Il est alors nécessaire d’appliquer un bandage adhésif (MicroporeMD, HypafixMD) par-dessus pour maintenir le timbre en place. On doit aviser le patient que le timbre doit être jeté après la même période de port et que la partie du timbre non utilisée ne peut être recollée sur la peau par la suite. Cette technique permet d’éviter les risques pré-cités, lors de la section du timbre.
En conclusion, le professionnel doit se rappeler que, toute modification d’un timbre transdermique (ou de toute formulation galénique) est une alternative de dernier recours, lorsque les autres options ont été épuisées. Le jugement professionnel est essentiel pour la prise de ce type de décision.
Bonne lecture.
Liens
http://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/utilismedic/patchs.pdf